Les quartiers où les commerces ferment à vue d’œil
Paris, ville lumière, voit pourtant certaines de ses vitrines s’éteindre. Depuis plusieurs années, les fermetures de commerces se multiplient dans plusieurs quartiers, y compris les plus emblématiques. Entre explosion des loyers, essor du e-commerce, baisse de fréquentation touristique et mutation des habitudes de consommation, le commerce de proximité vacille. La vacance commerciale, c’est-à -dire le nombre de locaux vides, explose dans la capitale.
📉 Des taux de vacance qui dépassent le seuil d’alerte
D’après une étude de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris, plusieurs artères dépassent le seuil critique des 10 % de vacance commerciale :
- Boulevard Saint-Michel (5e/6e) : autrefois cœur battant du Quartier Latin, le boulevard atteint 18 % de vacance.
- Rue du Faubourg-Saint-Honoré & Rue de la Paix (8e) : ces rues prestigieuses affichent un inquiétant 15 %.
- Avenue de l’Opéra (2e/9e) : plus de 12 % des locaux y sont inoccupés.
- Champs-Élysées : une baisse de 65 % de la fréquentation touristique et un recul de 60 % du chiffre d’affaires en font un symbole frappant de cette crise silencieuse.
« On pensait que l’adresse faisait tout, mais même ici, les clients ne viennent plus. Les loyers restent, mais pas les passants. » — commerçant anonyme, rue de Rivoli
🧠Des quartiers populaires également touchés
Cette situation ne concerne pas seulement les zones chics. Plusieurs arrondissements populaires voient eux aussi leurs commerces fermer les uns après les autres :
- 18e arrondissement : avec 14,3 % de vacance, il dépasse largement la moyenne parisienne.
- 9e arrondissement : enregistre 12,4 % de commerces fermés.
- Quartier Odéon–Saint-Michel (6e) : on y observe une baisse de fréquentation de 48 % et une chute de chiffre d’affaires de 39 %.
- Le Marais (3e/4e) : quartier très dépendant du tourisme, il a vu sa fréquentation plonger de 90 % pendant la crise sanitaire.
🛍️ Des zones commerciales qui peinent à rebondir
Même les grands pôles commerciaux comme Rivoli, les Halles, Italie 2 ou Montparnasse souffrent. Entre télétravail et nouveaux modes de consommation, la relance se fait attendre. Les grandes enseignes quittent les lieux, et les petits commerçants peinent à suivre.
La carte du commerce parisien est en train de changer. Si certains quartiers misent sur la diversitĂ© des commerces et l’ancrage local pour rĂ©sister, d’autres peinent Ă se rĂ©inventer. Redonner vie aux rues de Paris passera sans doute par une rĂ©flexion profonde sur la place du commerce physique, le soutien aux indĂ©pendants et l’amĂ©nagement des espaces urbains.